La Farandole, une huile sur toile de Louis Béroud (1852-1930), a récemment été prise en charge à l'atelier. Lors de chaque protocole de conservation-restauration, une étude préalable est réalisée afin de proposer un traitement adéquat. Ce cas a réservé une belle surprise!
Une inscription au revers indique "salon 1898". La recherche documentaire a permis de retrouver un autre tableau très semblable nommé Eternelle chaine et présenté au célèbre Salon de l'Académie à Paris en 1898. Le même tableau est découvert à la une de l'édition spécial du Journal daté de 1898.
Dans la partie supérieure de Farandole, on observe les traces d'un quadrillage (voir photographie) et de repères sur le pourtour. Un indice de plus qui nous permet d'affirmer que notre tableau est très probablement une étude, déjà bien accomplie, ayant servi à la réalisation du tableau Eternelle chaine présenté au Salon de 1898.
La conservation-restauration est donc aussi un moment privilégié pour étudier une oeuvre en croisant les connaissances telles que l'étude technologique et les recherches historiques. Ici, elle a permis de retrouver, au delà du seul point de vue esthétique, la fonction initiale de notre tableau et de mieux connaitre la pratique du peintre.
L'étude en histoire de l’art éclaire notre décision quant aux choix des traitements de conservation-restauration. L’étude des courants artistiques de la même époque ainsi que l’étude comparative des autres œuvres du même artiste nous permettrent de mieux apprécier les caractéristiques esthétiques de l’art du peintre et des enjeux historiques de l’oeuvre. L’allègement du vernis par exemple permettra de retrouver les couleurs vives qui caractérisent l’art pompier et en particulier la palette de ce peintre. Les traces qui ont permis de comprendre qu’il s’agissait d’une étude seront conservées car elles témoignent de la fonction d’ « étude » du tableau.