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EXAMEN ET TRAITEMENT DE CONSERVATION ET DE RESTAURATION  DE TABLEAU

Marie Madeleine - Fragment d'une Mise au tombeau

Anonyme (Ecole flamande), fin XVIème - début XVIIème , huile sur bois, 26,5 x 32,2 x 0,5 cm, Galerie Laura pecheur

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Cette oeuvre sur bois a subi des interventions antérieures importantes. Les recherches en histoire de l'art et l'observation de l'oeuvre ont permis de comprendre que le panneau appartenait à un ensemble beaucoup plus grand. Très altéré, le panneau original aura été découpé par une main peu scupuleuse. Le traitement de conservation-restauration a ainsi pu révéler le sujet original de ce fragment et son histoire matérielle au fil du temps. Il s'agit de Marie Madeleine déplorant la mort du Christ. 

 

Dans son ensemble, le support bois est sain. Les traitements de conservation ont consisté à la stabilisation et à la consolidation du support bois et au refixage des écailles de peinture instable.   

 

Le vernis présente un jaunissement qui perturbe les couleurs originales. Des retouches et des surpeints anciens mal intégrés recouvrent une grande partie de l'original. Ils sont gênants tant d'un point de vue esthétique que pour la compréhension du sujet. Les traitements de restauration ont donc consité à l'allègement du vernis, à l'élimination des surpeints et en une réintégration chromatique.  

 

Le choix d’une réintégration chromatique de type illusionniste a été décidée. En effet, la confusion apportée par les interventions antérieures et l'état altéré de l'oeuvre rendent la lecture du sujet original compliquée. Un reconstruction lisible des deux mains est nécessaire afin que le spectateur se rende compte qu’il n’a pas devant lui un simple portrait. 

restauration des tableaux

Vénus et les nymphes

Entourage de Jean Cotelle, vers 1680, huile sur toile, 123 x116 cm, Collection particulière

 

Dans l’ensemble, l’œuvre est dans un assez bon état de conservation. Elle fut anciennement restaurée de façon interventionniste au niveau du support (rentoilage). Dans l’ensemble il a plutôt été bien réalisé. Bien que la toile soit légèrement détendue et présente plusieurs types de déformations, elle est stable. Le châssis a été altéré car il fut utilisé pour suspendre le tableau. Les traitements de conservation ont consisté à stabiliser l’ensemble châssis-toile par le traitement des déformations, la réparation des déchirures et le renfort du châssis.

 

La lecture de l’image est perturbée par un encrassement et un vernis jauni et irrégulier. Un dévernissage ancien a laissé des restes de vernis dans les creux de la peinture qui forment comme une trame se superposant à la composition.   

Les mastics et les retouches anciennes sont aujourd’hui mal intégrés. Les traitements de restauration ont consisté principalement à une nettoyage superficiel, un allégement du vernis, à l'élimination de surpeints et de mastics anciens et pour finir à la réintégration chromatique.

 

Lors du nettoyage, il a fallu donc conserver la « patine » afin de conserver l’authenticité de l’objet en tant que bien historique. La patinne se sont les marques du passage du temps dans la mesure où celles-ci ne perturbent pas la lecture de l’œuvre. Il s'agissait de rétablir un équilibre de l’image qui soit plus proche de l’équilibre originale.

​​restauration de tableaux

Vue du port de Palavas

Marcelle Gallois, vers 1910, huile sur toile, 27 x 46 cm, 

Galerie Laura Pecheur

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Ce tableau est exemplaire car il démonte à quel point il est important de faire appel à des professionnels de la conservation-restauration. L'oeuvre a subi une ancienne intervention rapide et maladroite. Son état de conservation était mauvais en raison du problème d’adhésion de la couche picturale. La précédente "restauration" a été nocive pour le tableau aussi bien au niveau de sa conservation que d’un point de vue esthétique. Ces traitements ont aggravé de manière irréversible l’état de l’œuvre en utilisant des produits et une mise en œuvre tout à fait inappropriés. De plus, ils vont entraver le bon déroulement de la restauration actuelle. L’ancien "restaurateur" n’a pas respecté le code d’éthique propre à notre profession.

 

Les traitements de conservation curative ont consisté premièrement à consolider localement les écailles de couche picturale qui menacent de tomber. Ensuite, il faudra traiter l’œuvre dans son ensemble et de manière durable de sorte à rétablir une bonne adhésion entre la couche picturale, la préparation et le support.

On doit également remédier aux effets néfastes que cause l'ancien adhésif appliquée tant au revers que sur la face de l’œuvre. Il est dégagée autant que possible. Pour finir, la retention de la toile sur le châssis et la résorption des déformations locales assureront au support une bonne conservation à long terme.

 

La lecture de l’œuvre est perturbée principalement par l'adhésif ancien ainsi que par les lacunes, les mastics anciens et les soulèvements de la couche picturale. Les interventions de restauration ont donc été principalement un dévernissage et le dégagement quasi-total de l'ancien adhésif. Les lacunes de couche picturale ont été retouchées de manière illusionniste. Une couche de protection finale adaptée a ce type d'oeuvre fragile a été appliquée.

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Combat de coqs

Atelier de Frans Snijders, XVIIème siècle, huile sur bois, 74 x 95 x 0,5 cm, Musée Curtius de Liège

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Cette oeuvre sur bois a subi des interventions antérieures importantes. Le panneau a été aminci et un système de renfort composé de lattes mobiles et fixes a été posé au revers. Il s'agit d'un parquetage. Très courant aux XVIIIème et XIXème siècle, on pensait qu'ils étaient la solution idéale pour éviter les problèmes dus aux mouvements du support bois. Cependant, les lattes mobiles se sont bloquées et des fentes sont apparues dans le support. Les différentes planches du support sont devenues plus fragiles et les joints entre les planches se sont ouverts.

 

Les traitements de conservation ont donc consisté à la stabilisation et à la consolidation du support bois. Premièrement, il a fallu débloquer le parquettage. Ensuite, les joints entre les différentes planches constitutives du panneau ont été recollées. 

 

La lecture de l'image est fortement perturbée par l'ouverture des joints et des fentes. De nombreuses lacunes sont apparues (pertes de matières picturale). Des retouches et des surpeints anciens mal intégrés recouvrent l'original. Les traitements de restauration ont surtout consité en une réintégration chromatique.  

La particularité de cette retouche réside dans la nécessité de s’intégrer le plus possible au résultat esthétique obtenu par le peintre. Sa technique picturale est de haute qualité. Cette œuvre est caractérisée par un rendu très réaliste des coqs, un souci du détail et une grande vigueur dans les coups de pinceau qui rendent les mouvements. L’instance esthétique est importante et nécessite donc un niveau élevé de réintégration, une retouche illusionniste.

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